En 1861, le phare du bout du monde était en fait un prototype et devait servir de modèle à une longue série de tours métalliques reproduites à l’identique.
Conçu avec la particularité d’être totalement démontable, la nouvelle technologie architecturale de l’époque, à savoir la construction métallique, devait permettre la préfabrication et la standardisation des objets. De plus, la taille des pièces devait être ajustée afin que celles-ci puissent être embarquées, débarquées et montées sans engin de levage sophistiqué, dans les endroits où la construction au niveau local posait un problème.
Mais, seul un deuxième exemplaire sortira des ateliers Rigolet situés aux Buttes-Chaumont à Paris (et non des ateliers Eiffel comme le veut une certaine légende…).
Ainsi, à 20.000 km de son modèle et dans un tout autre environnement, le phare des Roches-Douvres ira éclairer les côtes bretonnes au large de l’île de Bréhat jusqu’en 1944, année de sa destruction par l’armée allemande. Celui-ci aura eu néanmoins son heure de gloire, en ayant fait la une de la presse de l’époque au moment de sa sortie d’usine. En effet, la tour métallique sera présentée pendant de longs mois comme une des attractions “phares” de l’exposition universelle de 1867 à Paris, un peu plus de vingt ans avant une autre tour métallique célèbre.